Des fois je me sens incomprise par les gens, juste avant de me rendre compte que c’est parce que je suis incapable de me comprendre moi même. Il y a des rencontres qui changent nos vie comme un réalisateur change la fin de ses films. J’ai l’impression qu’on m’a tout pris. Tout ce que j’avais. Je me suis habituée à toujours trop donner, sans jamais rien attendre en retour. Je me suis habituée à aimer les gens malgré leurs différences, et à ne jamais en vouloir à personne. Mais à force de trop donner on finit par se faire avoir. Je fais tout ce que je peux pour rendre les gens heureux, pour les aider à avancer, à aller bien. Je réponds à des tas de questions, mais il y en a où personne ne peut y apporter une réponse exacte, ou du moins juste correcte. J’ai blessé des tas de fois moi aussi, c’est certain, et parfois je n’ai rien voulu réparer. Mais j’ai grandi, et j’ai appris. Une fois quelqu’un m’a demandé “ Comment tu fais pour être toujours heureuse ? ”, et j’ai souris. Sur le coup je n’ai pas vraiment compris le sens de sa question, parce que le bonheur ne s’explique pas, il n’y a pas de règles à respecter pour être heureux. Quelques temps plus tard, la même personne m’a dit “ Je t’ai beaucoup observé tu sais. Je ne veux plus savoir comment tu fais pour être heureuse, parce que tu ne l’es pas, alors tu ne pourras pas m’apporter de réponse. Seulement voilà, maintenant j’aimerais comprendre comment tu fais pour décrocher toutes les étoiles du ciel et les distribuer dans les yeux de chaque personne qui croise ton chemin. Je voudrais savoir comment tu fais pour rendre les gens sincèrement aussi heureux, alors que toi t’es incapable de l’être. ” Les gens me voient comme je veux qu’ils me voient. Comme une personne lambda voit une oeuvre d’art. Seulement tout le monde n’est pas artiste et n’a ni l’art ni la manière de décrypter les choses. De savoir comment je vais, ou comment toi tu vas. Je ne parle pas beaucoup, non pas parce que je n’ai rien à dire, loin de là, mais parce que personne n’est près à entendre tout ce que j’ai à dire. J’arrive à un stade où je suis incapable d’aimer, un stade où l’amour est au dessus de mes forces. Comme si j’avais été vidé d’amour tu vois, usé de trop avoir aimé et de toujours avoir été abandonné ou déçu. Le problème que j’ai, c’est que je sais qu’il y en a un, mais que je n’arrive pas à savoir où il est. Je passe des nuits blanches à essayer de comprendre où il se trouve afin de le résoudre, mais en vain, je me torture l’esprit plus qu’autre chose. Je passe mon temps à me remettre en question.

 

 

Le Vide
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